Les anges musiciens – Partition de grégorien

Hélène BRUN (textes) et Jean-Paul VOILLIOT (photos)

Rosace ouest (Vitrail 135)

Le chant grégorien est le chant liturgique de l’Église catholique romaine.  A cappella, ou avec une simple assistance de l’orgue, il chante en latin  la parole de Dieu : psaumes, versets bibliques…

Son origine est ancienne. Au tout début du Christianisme, dans les communautés orientales ou occidentales la liturgie consiste en la fraction du pain. Mais peu à peu, autour de la prière eucharistique s’ajoutent d’autres éléments tels les lectures, le Credo, des prières d’intercession, d’action de grâce. Ainsi vont apparaître une grande variété de rites, chacun ayant son chant propre : chant romain, chant ambrosien à Milan, chant mozarabe en Espagne, chant gallican en Gaule.

Ange avec une partition de chant grégorien (Rosace ouest n° 26)

Le grégorien que nous connaissons est le fruit de deux événements. En premier lieu, il résulte du travail de compilation liturgique effectué par le pape Saint Grégoire le Grand (590-604). Pour donner une base stable à la liturgie romaine et  organiser le répertoire tout au long de l’année, le pape rassemble des chants d’origine différente. Saint Grégoire n’est pas le compositeur du chant romain, il n’en est que le compilateur.

En second lieu, Pépin le Bref, sacré roi des Francs par le pape en l’an 754, fait adopter la liturgie romaine pour les églises et les monastères de son royaume pour sceller son union avec Rome.

Cet accord politico-religieux se poursuit sous Charlemagne. Dès la fin du VIIIe siècle apparaît en Gaule un nouveau répertoire de chants liturgiques, appelé « grégorien ». Il va  se diffuser dans tous les territoires carolingiens et remplacer peu à peu les chants gallicans, mozarabes… Seul résiste le chant ambrosien.

 Ce répertoire a été élaboré en une soixantaine d’années.  Les livres de chant ne fournissant que les textes et non la mélodie, faute de notation musicale, les chantres ont dû apprendre par cœur les mélodies. Puis il a fallu stabiliser ce répertoire pour le diffuser sans l’altérer. C’est pourquoi va s’élaborer à partir du IXe siècle l’écriture neumatique. Le neume n’est pas une note mais un signe écrit (en grec neume=signe) qui n’indique pas la hauteur du son ni les nuances du chant. Pour avoir plus de clarté, au cours du XIe siècle, apparaissent les notes, puis aux XII-XIIIe siècles  les lignes précisant la hauteur du son, et enfin la portée faite de plusieurs lignes et les notes carrées conservées jusqu’à nos jours pour les mélodies grégoriennes. À la fin de l’époque médiévale, avec l’apparition de la polyphonie qui déforme et arrange les mélodies,  les musiciens perdent de vue la dimension spirituelle du chant grégorien qui entame alors une période de déclin progressif.

Au XIXe siècle, Dom Guéranger va s’appuyer sur les manuscrits pour restaurer le chant grégorien. L’atelier paléographique de Solesmes poursuit toujours aujourd’hui ce travail de recherches.

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