Orgues : historique de l’instrument

Par Jean-Michel LASSAUGE

Depuis au moins le XIVème siècle la cathédrale fut dotée d’un orgue et en 1499 fut nommé le premier organiste dont on connait le nom : Chrestien Maillard.

Plusieurs instruments se sont succédé en différents endroits de la cathédrale (nef, bas-côtés) sans qu’il soit vraiment possible d’affirmer avec précision leur emplacement. Remaniés, reconstruits, ces instruments ont évolué avec les progrès de la facture d’orgue. Ainsi passe-t-on d’un orgue « médiéval », probablement du type blokwerk (sans registres et faisant entendre une sorte de grand plein-jeu), à un instrument à registres séparés et à plusieurs claviers, type franco-flamand puis classique français à partir des années 1650.

En l’église de Toucy (Yonne), on trouve actuellement les restes de l’ancien instrument de la cathédrale, dont le Positif (partie avancée de l’instrument) qui fut construit en 1591 comme l’indiquent les armes sculptées de Monseigneur Amyot, évêque d’Auxerre. 

En 1768, le facteur parisien L’Epine (esthétique postclassique qui correspond aux compositeurs tels les Daquin, Beauvarlet-Charpentier, Corrette ou Balbastre) remanie le buffet et refait le jeu de « Montre » (tuyaux de façade). Quelques réparations et modifications ont lieu en 1823 par Gadault de Paris puis par le facteur N.A. Lété, de Mirecourt, en 1840. (Nicolas-Antoine Lété, 1793-1872, est le facteur du très apprécié orgue de Nantua).

En 1901 l’instrument était dans un état critique et il fut décidé de le remplacer par un grand orgue de 47 jeux. Le facteur belge Annessens, à qui est revenue la tâche de construire le nouvel orgue, se chargea aussi du déplacement de l’ancien orgue vers l’église de Toucy où on peut le voir aujourd’hui.

Le grand orgue Annessens était situé à l’emplacement de l’instrument actuel. D’esthétique sonore symphonique, il comprenait 3 claviers et pédalier avec une transmission pneumatique tubulaire, dans un buffet de style néogothique dessiné par l’architecte des beaux-arts Boewiswald. C’est l’instrument que connurent entre autres les titulaires Paul Berthier (1884-1953), Jacques Berthier (1923-1994) Jean-Jacques Laubry (1916-2001).

En 1973 il est question de reconstruire le grand orgue et Dominique Oberthur, facteur d’orgues à Saintes, se voit confié ce grand projet en 1979. Dans un premier temps le nouvel instrument est envisagé au-dessus du grand portail d’entrée, sous la grande rosace. Pour des raisons techniques et la nécessité de construire une tribune il fut finalement décidé de le construire à l’emplacement de l’ancien, dans une des chapelles côté sud de la nef, proche du chœur. 


Les organistes de 1884 à nos jours

  • On connait Jacques Berthier, compositeur d’œuvres pour orgue et de nombreux chants liturgiques.
  • Paul Berthier, son père, fut un disciple du compositeur Vincent d’Indy à la Scola Cantorum de Paris. Il fut aussi, après des études de droit, l’auteur d’une thèse sur « la protection légale du compositeur de musique ». Enfin on lui doit un ouvrage passionnant : « l’art et la vie de Jean-Philippe RAMEAU ».
  • Ancien élève d’Henri Busser, professeur d’écriture au conservatoire de Paris, Jean-Jacques Laubry fut lui aussi compositeur, auteur de quelques 119 opus, pour orchestre, pour divers instruments, et d’un concerto pour orgue et orchestre.
  • Jean-Michel Lassauge  depuis 1995 à nos jours
Ancien orgue Anneessens de la cathédrale, qui sera remplacé au même endroit par l’orgue Orberthür
Anciennes orgues Anneessens

Les grandes orgues de la cathédrale ont été construites en 1966 à la place d'un instrument dont les plus célèbres titulaires ont été Paul et Jacques BERTHIER, ainsi que le Docteur LAUBRY
Nouvelles orgues Oberthür

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